C’est une jeune étudiante qui prépare un drôle de projet avec l’enthousiasme de ses 21 ans. Une demoiselle entre deux rives et deux passions. Qui veut marier l’art de la peinture avec la dégustation de dives bouteilles. Elle a grandi rive gauche, et habite aujourd’hui de l’autre côté de la Garonne à Ambarès.
Ancienne élève du lycée de l’Assomption dont elle est sortie avec un Bac S, Jil se dirige d’abord vers une mise à niveau en arts appliqués parce qu’elle a toujours aimé et qu’elle «adore toujours» dessiner.
Jil Allenet a 19 ans, sort du cadre, enchaîne les petits boulots, n’a rien contre le vin et se souvient de Saint-Vincent-de-Paul. Cette petite commune de l’Entre-deux-Mers dont son papa, Max Colès, est aujourd’hui le maire après y avoir exercé, presque toute sa vie, le métier de viticulteur.
Feu vert pour l’alternance
Jil s’inscrit à Vayres en BTS commerce vins et spiritueux. « Cela me permettait, avoue-t-elle, de me rapprocher de mon père et de le comprendre.» En décembre 2014, elle doit trouver un stage en entreprise et suit les conseils de son petit ami en démarchant Nicolas Laurent, patron de Ma cave à vins à portée de bouchon de la place Stalingrad, avenue Thiers. «Mon ami m’avait fait le portrait d’un caviste passionné par son métier et qui m’apporterait beaucoup. Je n’ai pas été déçue.»
Octobre 2015, nouveau stage et feu vert pour l’alternance.
« Nicolas a accepté de me prendre toute l’année dans sa petite entreprise. Trois semaines de cours à Vayres suivies de trois semaines chez lui. Aujourd’hui je sais reconnaître les arômes, déterminer les cépages et j’ai pris conscience de la diversité des appellations. J’ai appris plein de choses et tout en apprenant, je me suis rendu compte que mes dessins étaient, si j’ose dire, imbibés de la culture du vin. C’est comme ça, que m’est venu une idée.»
Des tableaux exposés
Dès ce lundi, Jil accrochera aux murs de la cave, quatre tableaux signés de sa main ainsi que des toiles de Robert Bilbao. Aidée par William Clef et Paul Alexandre Rey, élèves de BTS, et sous l’œil bienveillant de Nicolas Laurent, Jil invitera ensuite une vingtaine de personnes à une séance un peu particulière : «Une fois les vins dégustés, précise-t-elle, chaque personne devra me dire quel tableau évoque pour elle, le château qu’elle vient de boire et si cette association lui semble vraiment harmonieuse, elle pourra même l’acheter »
Jil Allenet apprend vite. Pas peu fière, elle glisse, dans un de ses grands sourires : «Aujourd’hui, j’apprends même des choses à mon père !»
Xavier Dorsemaine, Sud Ouest Bordeaux, 16 Novembre 2015
