L’environnement est un thème traité dans la formation Responsable Qualité Hygiène Sécurité Environnement des entreprises viti-vinicoles, à la MFR de Vayres.
Mais rien de mieux qu’une visite sur le terrain pour compléter ce vaste sujet ! Nous avons donc visité mercredi dernier le centre d’enfouissement VEOLIA de Lapouyade. Monsieur CASTAING, directeur de site, nous a longuement reçus et nous le remercions pour le temps consacré et la qualité des échanges.
Explications…
Le site a une autorisation pour recevoir 430 00 tonnes par an. Il reçoit 65 % de déchets industriels banals et 35 % d’Ordures Ménagères Résiduelles (ni verre, ni emballage, ni papier, ni carton).
Ce site a une autorisation d’exploitation jusqu’en 2035 et est en volume le troisième site VEOLIA français. Il reçoit des déchets de l’ancienne Aquitaine et des deux Charentes.
Il est certifié ISO 14001, ISO 9001 et OHSAS 18001. Bien sûr, c’est une ICPE soumise à autorisation préfectorale.
Les contextes régional et international
Monsieur CASTAING nous a présenté la problématique régionale : tous les sites sont quasiment saturés. Le site de Lapouyade a reçu en 2017 plus de 430 000 tonnes et compte tenu de la reprise économique, 2018 devrait consacrer le dépassement des 430 000 tonnes autorisées.
La Loi de Transition Energétique donne obligation de tri des bio-déchets en 2025, or la technologie mise en œuvre à Lapouyade réclame au contraire des déchets fermentescibles.
La Chine, acteur majeur du recyclage des plastiques a fermé ses frontières à l’Europe. L’Espagne, seul pays européen qui a investi significativement dans le recyclage des plastiques est saturée.
La technologie mise en œuvre
Après identification des déchets et détection automatique de la radioactivité, les camions déchargent les déchets dans des alvéoles.
Les déchets compactés puis couverts lorsque l’alvéole est pleine entrent en fermentation. Le méthane ainsi produit par voie bactérienne est collecté par des drains Le méthane est ensuite purifié et par cogénération, le site produit de l’énergie électrique (55 000 MWh) et de l’énergie thermique dont 32 000 MWh alimentent des serres.
L’énergie électrique est vendue à ENEDIS. Bien sûr, toutes précautions sont prises pour éviter la pollution des eaux souterraines par les lixiviats.
Pendant 30 ans, les rejets gazeux et d’eau sont surveillées. Après 30 ans de stockage, la fermentation cesse et les déchets deviennent inactivés.
La fourniture de chaleur à une entreprise voisine
Depuis 2015, le site VEOLIA alimente en chaleur 8 ha de serre de tomate, propriété de 4 agriculteurs associés qui commercialisent leur produit sous la marque ROUGELINE.
VEOLIA fournit la chaleur extraite des fumées de la centrale électrique et de ses lubrifiants. Ces serres ont permis la création de 80 emplois.
C’est un cas unique en France d’une installation de biogaz qui alimente des serres. Il y a un projet d’extraire lors de la purification du méthane le CO2 afin d’alimenter les serres, ce qui a comme intérêt de stimuler la photosynthèse et de limiter la libération de CO2, gaz à effet de serre.