Une halte en Val de Loire
Le lundi matin nous avons profité de notre itinéraire vers la Champagne pour faire une halte à Azay-le-Rideau afin de visiter le domaine Le Sot de l’Ange.
Ce domaine de 15 hectares, exploité par M. Bourse, évolue sur des sols d’argile à silex avec de nombreux cépages comme le chenin, le grolleau de cinq mars, le gamay ou encore le cabernet franc.
M. et Mme Bourse sont installés depuis 2013, sur une propriété qui était déjà converti en agriculture biologique depuis plusieurs années, Quentin Bourse a été chef de culture avant son installation tout en devenant en parallèle le président de l’appellation Touraine Azay-le-Rideau.
La gamme de vin est assez large, avec des vins plaisirs à boire rapidement mais aussi des vins de gardes destinés à la gastronomie. Ils produisent du vin blanc sec, moelleux, du rosé, des pétillants naturels et du rouge.
Passionnés par leur métier, c’est avec ouverture d’esprit et curiosité qu’ils testent également la fabrication de bière et de spiritueux pour leur propre plaisir.
Les millésimes 2016 et 2017 ont été marqué par le gel avec pour conséquence une très faible récolte. Pour survivre, ils ont fait le choix de monter un négoce : « la ligue », leur permettant d’acheter des raisins à des collègues vignerons (toujours en culture bio) pour les vinifier et ainsi garder même lors des années difficiles une gamme de vin disponible à la vente.
En plus d’une agriculture biologique, ils mettent en place progressivement une approche biodynamique à la vigne.
Nous avons trouvé que le domaine le Sot de l’Ange poursuit des convictions et des objectifs stricts qui permettent à Quentin et Angélique Bourse de produire des vins qui reflètent leur personnalité tout en expérimentant de nouvelles choses au fur et à mesure des années.
En plus de trouver l’entreprise et le vin vivant, nous ressentons une grande « tension » dans les vins comme le dirait si bien les deux protagonistes du domaine.
Préciculture : spécialiste en assemblage d’enjambeurs et automoteurs.
Le 19 mars 2019, nous avons visité l’entreprise Préciculture à Fère-Champenoise
Histoire – Informations
C’est une entreprise française née en 1952 avec la création du premier enjambeur. Elle a ensuite été rachetée par le groupe Exel industries en 1987. C’est aujourd’hui l’une des entreprises leader d’enjambeur et automoteur en France et à l’international.
Elle est dorénavant très polyvalente avec trois domaines de compétence : l’agriculture, l’industrie et le grand public. Elle est également à l’origine de 281 brevets, elle est constituée de 100 à 200 employés, elle travaille avec environ 3800 collaborateurs et a fait environ 839 millions d’€ de chiffre d’affaire en 2018.
Usine d’assemblage
Les châssis arrivent déjà montés par une autre usine qui leur appartient. Ils sont stockés à l’extérieur, et sont ensuite nettoyés (la graisse des soudures est plus facile à sortir), un peu comme un tonnelier laisse les douelles à l’air libre.
Chaque commande est particulière. Pour l’entreprise, un client = une commande. Elle s’adapte à la demande des clients (options particulières : couleur ; largeur).
Différents pôles sont présents dans l’usine que nous avons visitée : soudure, sablage, peinture, câblage, moteur, conception, innovation, tests.
Un contrôle qualité a été mis en place pour récupérer les pièces défectueuses rapidement, pour les analyser et les améliorer. Ce contrôle permet une meilleure écoute des clients, une prise en compte de leurs idées, et de leurs problèmes.
Préciculture s’est lancé dans une course à la machine propre pour pallier aux normes environnementales de plus en plus nombreuses et strictes. La conception devient très compliquée pour lier les performances à l’écologie. Ils ont déjà pris les devants en lançant une gamme d’enjambeurs électriques.
La visite a été très appréciée par la classe. Découvrir un maillon de notre métier était très intéressant.
Maison Mouzon & Fils
La suite de notre séjour s’est déroulé à Verzy, avec la visite de l’exploitation Mouzon père et fils
Nous avons rencontré Monsieur Mouzon, fraichement retraité, qui a laissé les commandes du domaine à son fils, il y a deux ans.
L’exploitation s’étend sur 11 hectares cultivés en agriculture biologique et biodynamique (3 hectares en bio, le reste en biodynamie certifiée par le label Demeter).
Les 3 hectares non certifiés Demeter sont envoyés directement au négoce et vendu au kilo. Le reste de leur récolte est vinifiée sur place.
La culture dite « biodynamique » est très rare en Champagne, elle représente 3% du vignoble champenois. M. Mouzon, accompagné de son fils, donne une vision moderne de la viticulture dans ce vignoble majoritairement tourné vers l’agriculture conventionnelle, il est en quelque sorte précurseur de la biodynamie dans la région.
Un cours de taille sur le terrain
Nous avons d’ailleurs pu observer dans les vignes, quelques arbres et arbustes qui se frayaient une place dans une démarche écologique concernant l’agroforesterie.
Nous avons visité une parcelle de pinot noir ; et Monsieur Mouzon nous a bien expliqué leur façon de travailler.
Depuis 20 ans ils ne désherbent plus, et dans la même année ils ont semé de l’herbe afin de relancer les sols. Depuis, l’enherbement est naturel et s’est entièrement autorégulé. (A noter qu’en Champagne l’herbe se fait rare).
En plus de l’herbe, un semis est réalisé un rang sur deux avec un mélange de 8 graines (orge, weiss, facilie..) qui sera un réel apport pour le sol.
Ensuite, nous expliqué leur (si particulière) technique de taille, notamment la taille chablis.
Les avantages de cette taille sont l’aération du feuillage et l’amélioration du trajet de sève
Ensuite, nous sommes allés à la cuverie (chai).
Les raisins sont pressés dans un pressoir pneumatique de 6 tonnes, avec un système de bac récupérateur qui sépare les différents jus de presse. On différencie les jus par leur qualité :
– La cuvée : première presse (le plus qualitatif)
– Première taille
– Deuxième taille
Les deux tailles sont utilisées pour les assemblages.
Avec 4000 kg de raisin, M. Mouzon extrait 25,5 hl de jus qu’il sépare, et isole sa cuvée des tailles.
Leur champagne est élevé en barrique, en cuve inox et en acier émaillé durant 15mois pour les vins dits « brut sans année » et 3ans pour les « millésimes ».
Pour finir, nous avons eu la chance de déguster un Champagne grand cru : l’Atavique Tradition. Et ce fut fort agréable !
Cette famille est précurseur de l’agriculture biologique ainsi que de la biodynamie en Champagne, la transmission de savoir-faire se fait depuis quatre générations avec une remise en question permanente des pratiques à la vigne et au chai. Nous avons eu en face de nous un producteur aimant de son métier et visant à l’amener dans le sens de la nature.